La série de collages A esperança é a ùltima que morre est le résultat d’une observation des avions de voltige déchirant le ciel entre les plages de Copacabana et Ipanema à Rio de Janeiro en janvier 2016. Ces appareils, destinés de prime abord à des figures aériennes extraordinaires, traînent ici tout au long de la journée, dans un balai langoureux, des banderoles publicitaires d’une pointe côtière à une autre. Sans écart, suivant un fil imaginaire rectiligne dans une monotonie imperturbable, les avions n’arborent que l’apparence colorée des prouesses aériennes auxquelles ils étaient destinés.
Chaque appareil a donc été photographié lors de cette après-midi ensoleillée puis imprimé de manière multiple pour être ensuite redecoupé et collé sur un format de papier Rives. Par le collage du même cliché, l’un à la suite de l’autre, un trait apparaît et dessine alors sur le papier des figures géométriques, fantasme matérialisé de voir ces engins remplir à nouveau leur fonction première. Par la suite, le dessin vectoriel s'est imposé comme moyen adéquat de réalisation d'un motif répétitif pouvant se décliner sur un nombre de supports variés.
A esperança é a ùltima que morre signifiant littéralement L’espoir est le dernier à mourir, est une phrase souvent entendue dans les taxis, dans la rue ou dans les divers endroits populaires de Rio. Celle-ci correspond à un hymne officieux de la culture brésilienne. Il est ici employé dans son sens littéral : l’espoir de voir peut être enfin ces appareils effectuer de grandes volutes acrobatiques dans l’azur du ciel.
L’invitation en 2018 par l’Institut Français au Brésil fut l’occasion par le moyen d’un drapeau imprimé de ces motifs, de materialiser cette volonté de liberté utopique sur le site de la plage d’Ipanema à l’endroit même où ces clichés avaient été pris quelques années auparavant.